Le 15 septembre, le conseil d'administration
de l'Université de Franche-Comté a voté une convention
entre l'Université de Franche-Comté et la septième
Division Blindée Elle a été voté avec l6 voix
pour, une abstention et cinq voix contre.
La signature de cet accord, outre qu'il rappelle
que l'on ne peut avoir aucune confiance dans les élus aux organismes
paritaires, montre une nouvelle fois la lente mais certaine militarisation
de la société. Après les protocoles d'accord armée-éducation,
les conventions entre l'armée et l'ANPE, le plan vigipirate et les
multiples publicités ventant les mérites de l'armée
de terre, cette convention est une nouvelle preuve de la place croissante
que prend l'armée dans la vie quotidienne. Les gouvernements peuvent
bien abolir le service militaire obligatoire, l'armée entre dans
la vie de tous les jours. Or, même parée d'alibis humanitaires
ou d'insertion professionnelle, l'armée reste l'un des piliers de
la société capitaliste. Son rôle est de réprimer
les populations dès lors qu'elles s'écartent des chemins
de l'ordre établi L'utilisation de l'armée pour briser les
grèves ne s'est jamais démentie depuis que le capitalisme
existe, la grève des ouvriers de la RATP fin 1988 est là
pour le rappeler. Quant aux peuples des pays colonisés ou néo-colonisés
c'est dans leur chair qu'ils découvrent la fonction de cette école
du crime. Les Kanaks à Ouvéa par les porteurs de médailles,
ou plus récemment les exactions de l'armée française
en Afrique (Ruanda, Tchad) sont encore dans nos mémoires
Nous avons décidé de publier
l'intégralité du texte de cette convention, peu connue, et
qui parle d'elle-même
CNT-AIT, c/o CESL, BP 121,
25014 Besançon cedex
|
Convention-cadre passée entre l'Université
de Franche-Comté (UFC) et le régiment de la 7ème Division
Blindée (7ème B.D.)
Convention entre :
l'État-major de la 7ème Division blindée et de la Circonscription
militaire de défense de Besançon, d'une part
et l'Université de Franche-Comté d'autre part, agissant dans le cadre de la construction
d'un partenariat, il est convenu ce qui suit :
Article 1 :
Dans la perspective de la professionnalisation de l'appareil de défense,
et afin de conduire, en amont des actions de recrutement tendant
à satisfaire la diversité de ses besoins, et, en aval, une
politique de reconversion rationnelle et utile, la collectivité
militaire ne peut ignorer la société civile dont elle est
consubstantielle. La réussite de la professionnalisation est
directement dépendante d'une stratégie de partenariat, permettant
de prendre en compte les réalités locales et de personnaliser
les actions entreprises.
Article 2 :
L'Université de Franche-Comté, pour sa part, ne peut ignorer
l'institution militaire à laquelle elle peut apporter le concours de ces
structures et de ses compétences et auprès de laquelle elle peut trouver
l'apport de savoir-faire directement exploitable dans des secteurs
spécifiques de formation.
Article 3 :
C'est pourquoi l'État-major de la 7ème D.B. et de la
circonscription militaire de défense de Besançon et
l'Université de Franche-Comté décident de la création
d'une instance commune de concertation et de réflexion.
Article 4 :
Cette instance reçoit le mandat de travailler dans les quatre
domaines suivants :
- 4.1. Trouver les champs et les méthodes d'investigation afin
que les deux institutions apprennent à mieux se connaître
mutuellement ;
- 4.2. Établir le constat des synergies envisageables et souhaitables
dans la perspective de la professionnalisation de l'Armée de
Terre ;
- 4.3. Explorer les domaines dans lesquels les échanges et compétences
sont possibles ;
- 4.3.1. Organisation de stages, au profit des étudiants, dans les
formations militaires dans le cadre de diplômes professionnalisants ;
- 4.3.2. Participation de cadres militaires à des formations dans
des domaines de compétence à définir;
- 4.3.3. Organiser la contribution de l'Université de Franche-Comté à la
préparation de la reconversion des cadres en particulier par
la formation continue.
Article 5 :
Chacune des parties, pour ce qui la concerne, désignera les
personnes habilitées à siéger, ès qualité,
dans l'instance de concertation et de réflexion.
Article 6 :
Les deux parties conviennent d'organiser une réunion bipartite
chaque semestre.
Article 7 :
Les travaux de l'instance commune de concertation et de réflexion
pourront être validés par des actions concrètes au
cours de l'année universitaire 1997-1998.
Retour
|